lundi 4 juin 2012

Mauboussin : et si le « non luxe » descendait dans la rue ?


La marque de Joaillerie Mauboussin, créée en 1827, s’installe sur la place Vendôme en 1955.  Jusqu’au rachat de la Maison en 2002, la marque essaie d’être créative et d’arborer le raffinement et l’exigence de qualité que toute marque de luxe se doit d’avoir.
Se voyant dans une position délicate face aux grands joailliers de la Place Vendôme et dans une situation financière périlleuse, les nouveaux dirigeants de Mauboussin décident de prendre un nouveau virage. La stratégie définie : devenir plus accessible et l’afficher clairement.
Et Mauboussin assume sa position : depuis 2004, ses publicités indiquent le prix des produits. 890 euros pour une montre ; 3990 euros pour une bague…
La marque se lance aussi dans de nouvelles pratiques de gestion. Les objectifs changent et s’éloignent des grandes définitions de ce qu’est le luxe où les effets de rareté et les images de sélectivité prédominent.
En 2005, la marque lance un solitaire "grand public" avec un diamant dont la qualité ne correspondait pas aux standards de la haute joaillerie. 2007, Mauboussin lance une première campagne de communication à la télévision et en 2008, les affiches Mauboussin descendent dans le métro parisien.
En 2010, Mauboussin se lance dans la vente en ligne de ses produits.

Aujourd’hui, Mauboussin poursuite sa stratégie et va plus loin en s’associant à la Renault Twingo dans une édition limité.
La Série Limitée Twingo Mauboussin s’inspire très largement des codes stylistiques incarnant la nouvelle identité du design de Renault : sur le capot, le logo de la marque a été agrandi et sensiblement verticalisé, sur un fond noir qui le met en valeur. À l’intérieur, selleries spécifiques, aérateurs et boutons de commande de climatisation brun tourmaline, sur-tapis inédits viennent souligner le caractère élégant du véhicule.
 Ultime et précieuse attention : une montre pendentif Mauboussin en argent baptisée « 1960, je t’aime », sera remise à chaque client de la Série Limitée Twingo Mauboussin.


Avec son slogan « Le luxe descend dans la rue », Mauboussin se définit de nouveau comme appartenant au secteur du luxe. 



Mais les consommateurs perçoivent-ils encore Mauboussin comme une marque de luxe alors que celle-ci développe depuis une dizaine d’année des stratégies de démocratisation qu’elle assumait en tout point de vue ?

Au delà de la question de la cohérence de cette alliance de marques, la principale question ne serait-elle pas de savoir si toute marque peut s’autoproclamer « Marque de luxe » sans pour autant l’être ?